LE DROIT À L’ARCHITECTURE

La démocratie a fait de l’architecture non plus le fait du prince, mais un droit pour chaque citoyen. Pourquoi, à l’orée du XXIe siècle, ce droit est-il encore si inégalement réparti ? D’un côté une architecture savante, une commande valorisée ou d’exception, de l’autre, le paysage affligeant offert par les entrées de villes industrielles et commerciales, les lotissements sans âmes peuplés de maisons sans esprit, les banlieues en crise endémique depuis des décennies.

«L’architecture modèle les villes, façonne les paysages et détermine dans chaque bâtiment l’espace de vie personnelle, sociale et culturelle»

Ce sont ces principes qui ont fondé le cadre général du premier texte  de  loi de 1994 déclarant l’architecture d’intérêt public. L’architecture reste-t-elle un luxe inaccessible au plus grand nombre, soit pour des raisons de moyens (c’est trop cher), soit pour des raisons culturelles (l’esthétique contemporaine apparaissant incompréhensible)? Au-delà de ces difficultés réelles, la place de l’architecture dans notre société renvoie à ce que représentent la sphère du privé et celle du public dans notre imaginaire collectif.

 

LES INTÉRÊTS DU CLIENT 

Le client ne se confond pas toujours avec l’utilisateur.Souvent, le maître d’ouvrage n’est pas l’utilisateur final. D’où de nombreuses contradictions:entre objectifs et moyens, logique d’investissement et logique de gestion, exigences fonctionnelles et bien-être des utilisateurs. De plus, il est rare que le maître d’ouvrage ait intégré dans sa démarche les valeurs d’intérêt public. Les logiques de marché visent plutôt au résultat contraire. Le projet est conçu comme isolé de son environnement, sa signification réduite à la

marque et à sa signalétique. Les bâtiments publics restent les seuls à devoir porter cette responsabilité d’exprimer les valeurs communes. Il est bien clair que cela ne saurait suffire. 

 

LA RESPONSABILITÉ DES ÉLUS 

C’est dans le cadre de ce travail d’écoute du client, du conseil que lui apporte l’architecte qu’intervient la responsabilité de l’élu qui va édicter les règles applicables sur le territoire pour permettre, d’une part à la création architecturale de s’exprimer, et d’autre part pour préserver les droits des tiers. L’architecture est l’expression d’une société et de ses valeurs. Elle ne peut exister qu’au travers des règles en particulier

urbaines qui organisent la vie des citoyens.